Il faut arrêter d’être cons !

Voilà, vous allez encore dire que je râle mais quand même …

Commencez donc par aller lire cet article du Parisien puis revenez lire la suite de ce billet.

Ça y est ? Bon alors on peut commencer.

Ce n’est pas tant le sujet de l’article que les réactions évoquées qui m’ulcèrent. Il se passe quelque chose en France depuis une quinzaine d’années. Je ne saurais vous dire quelles en sont les causes, ni comment cela a pu arriver mais c’est un fait : on ne peut plus rien dire sans être taxé (selon le contexte) de raciste, de xénophobe, de nazi, d’enculé, …

Il s’est installé une sorte d’hypocrisie mâtinée de langue de bois qui fait qu’il est devenu impossible soit de prononcer certains mots pourtant parfaitement français, soit d’utiliser certaines expressions qui passaient pourtant très bien avant.

Bien sûr, une même expression ou un même mot peuvent avoir des significations ou des portées radicalement différentes selon le contexte d’utilisation, cela va de soi. Mais là, ce n’est pas le sujet.

Quand M. Guéant dit « les deux tiers des échecs scolaires, c’est l’échec d’enfants immigrés« , pourquoi cela fait-il polémique alors que c’est malheureusement un constat ? Le mot « immigré » n’est pas péjoratif que je sache et il n’est pas « mal » utilisé.

Quand une rectrice d’académie continue en disant « Si on enlève des statistiques les enfants issus de l’immigration, nos résultats ne sont pas si mauvais ni si différents de ceux des pays européens. Nous avons beaucoup d’enfants de l’immigration et devons reconnaître notre difficulté à les intégrer. Commençons par combattre l’illettrisme de leurs parents. Quand je vous parle d’ambition, je parle bien sûr aussi de ces jeunes parmi lesquels il y a évidemment de grands talents cachés et qu’on loupe. » où y a t-il « propos plus que limites à tendance xénophobe » (dixit le président du groupe Europe Écologie Les Verts), alors que cette femme fait elle aussi un constat, admet des erreurs et propose même un axe de solution ?

Quand je me faisais moi-même la réflexion, en prenant le métro ligne 5, qu’il y avait beaucoup d’africains et d’asiatiques, étais-je subitement devenu xénophobe ? Pourtant je ne parle finalement que de deux des trois grandes races humaines (avec les caucasiens).

Bien sûr, de tels propos pourraient être tenus tels quels par des personnes réellement racistes et/ou xénophobes, mais pas seulement. Alors accordons-leur au moins le bénéfice du doute !

Il est maintenant devenu facile de sortir un mot ou une phrase de son contexte pour le (la) retourner contre son locuteur. je trouve cela dommage, ça ne fait rien avancer …

Dans la même veine :

  • On ne dit plus aveugle mais mal voyant.
  • On ne dit plus sourd mais mal entendant.
  • Par contre on dit encore muet, car mal parlant ne sonne pas bien sans doute.

Je propose alors qu’on ne dise plus :

  • Casse-pieds mais mal baisé.
  • Politicien mais mal compris.
  • Écologiste mais mal embouché.
  • Frontiste mais mal positionné.

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A propos Dehel

Je suis moi, et c'est déjà pas facile !

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